Le Philtre d'amour, est-ce que ça fonctionne vraiment ?
L’amour est depuis toujours l’une de nos grandes préoccupations et peut-être la plus difficile à gérer car il est totalement imprévisible. Tantôt il nous échappe, tantôt il bouleverse nos vies. Quelquefois même il les ravage. Il s’appelle alors « passion » et ses effets à long terme peuvent être aussi destructeurs que ceux d’une tornade.
Ce cas de figure est heureusement rare et toute notre culture présente l’amour comme la clé du bonheur.
Alors que faire quand il manque au rendez-vous ou quand celui, ou celle, que l’on aimait s’en est allé ? Quand le vide de nos jours se fait insupportable ?
Certains se résignent et s’orientent vers des sujets d’intérêt moins insaisissables, d’autres en deviennent aigris… ou nostalgiques. Du misogyne acharné à la fervente des romans à l’eau de rose, l’éventail des mesures de compensation est large.
Il existe cependant une autre possibilité, à la fois très ancienne, universelle et aléatoire, celle des philtres d’amour.
Le Philtre d'Amour
Beaucoup de légendes en font état avec d’ailleurs des appréciations assez mitigées quant aux résultats. Il en ressort le plus souvent que les philtres font la fortune de ceux qui savent les concocter tout en provoquant des dégâts dans la vie de ceux qui les consomment !
Mais l’extraordinaire est que les philtres d’amour ne sont pas seulement une légende. Ils existent réellement et sont encore utilisés de nos jours dans certaines régions du monde. De quoi s’agit-il donc ?
Il faut tout d’abord distinguer les préparations qui contiennent des aphrodisiaques et les philtres d’amour eux-mêmes.
Les aphrodisiaques ne servent qu’à mener à bien l’acte sexuel, sans aucun souci de pérennité de la relation et encore moins de sentiments. Bien des aliments sont ainsi censés entretenir la vigueur et le désir : le gingembre et les huîtres sont les plus courants, la cantharide le plus dangereux et le bois-bandé (ou yohimbine) le plus exotique. Le viagra en est l’exemple le plus prosaïque.
Mais un vrai philtre d’amour n’est pas un aphrodisiaque. Il doit générer une attirance réelle, presque une dépendance, qui unira deux êtres au point qu’ils ne pourront plus se passer l’un de l’autre. Il ne s’agit pas de l’amour délicat des poètes, mais d’une fusion totale. Un envoûtement au sens fort du terme.
Beaucoup hausseront les épaules à cette idée mais ils ont tort car les philtres d’amour ont des effets indéniables, surtout quand ils sont complétés par des rituels de Magie. Il sera question alors de Magie « Rose », une douce appellation qui décrit bien mal la réalité. Les envoûtements d’amour sont en effet puissants et dangereux. Il ne faut en aucun cas les utiliser à la légère car, s’ils peuvent parfois permettre de débloquer des situations sans issue liées à la timidité, à des complexes ou aux conventions sociales, ils peuvent aussi, quand ils sont détournés à des fins trop personnelles, détruire des couples jusque-là unis et déchirer totalement leurs victimes.
Aux Antilles et à la Réunion, on parle avec crainte et pitié des malheureux « quimboisés » qui semblent avoir perdu le sens commun. Et la pitié est effectivement de rigueur car le quimbois, c’est le vaudou !
Mieux vaut donc se tenir à l’écart de cette Magie plus Noire que Rose. Mieux vaut en revenir aux potions à base de pétales de rose blanche, de menthe, de miel, de paprika, de piment ou d’artichauts. Et si le mélange de ces ingrédients n’est pas agréable au goût, alors le mieux est de les cuisiner en mitonnant de délicieux menus, à savourer à la lumière de quelques chandelles.
Car, pour se faire aimer, rien ne vaut la douceur d’un instant de plaisir et le courage d’aimer le premier.
Fiche N°5 - Texte réalisé par Christine Verdier - Mise en ligne le 02/11/2011