Thérimancie : la divination par les vapeurs que l’Histoire a voulu faire disparaître

Elle ne laisse ni traces, ni cartes, ni symboles.
Elle ne nécessite ni pendule, ni incantation.
Elle n’est pas enseignée dans les écoles, ni dans les livres de magie commerciale.
Et pourtant… la thérimancie fut l’un des arts divinatoires les plus anciens, les plus subtils, et les plus puissants.

Lire les vapeurs.
Observer la brume.
Respirer les présages.

Et si cette pratique avait été volontairement effacée ?

Et si les vapeurs que l’on respirait autrefois ne servaient pas seulement à soigner… mais à voir au-delà du voile ?

La thérimancie (du grec thermos = chaud et manteia = divination) est l’art de lire et d’interpréter les vapeurs, les fumées, les buées et les exhalations.
Ce n’est pas une simple observation : c’est une perception directe de l’invisible à travers un état de conscience modifié.

Traditionnellement, elle se pratiquait en :

• Inhalant les vapeurs de certaines plantes rituelles (non hallucinogènes, mais psychiquement actives)
• Observant les formes qui montaient d’un bain, d’un chaudron, ou d’un encens brûlant
• Respirant les volutes d’un feu sacré dans le silence, souvent les yeux mi-clos
• Se plaçant dans une pièce obscure ou voilée, pour mieux distinguer les mouvements subtils

La divination se produisait par impression directe, visions, frissons, mots soufflés mentalement… parfois accompagnés de figures visibles dans la vapeur.

On retrouve des traces de thérimancie chez :

• Les prêtresses grecques de Delphes, qui entraient en transe sous l’effet de vapeurs sulfureuses dans les temples oraculaires ;
• Les sorcières rurales, qui respiraient les vapeurs de bouillon d’herbes pour diagnostiquer ou « voir » l’état d’un être cher ;
• Les alchimistes, qui prétendaient voir des « visages d’anges » dans les exhalations du mercure ;
• Et même certains mystiques soufis, qui pratiquaient des lectures silencieuses de la brume et des encens, pour contacter l’invisible.

Mais ces pratiques ont été effacées des rituels officiels, marginalisées, puis ridiculisées.

Pourquoi ? Parce qu’elles reposent sur la sensibilité, la lenteur, l’expérience intérieure — et non sur des règles fixes, des dogmes ou des objets contrôlables.

On ne peut pas breveter une vapeur. On ne peut pas vendre un souffle.

Parce qu’elle rendait chaque être humain capable de percevoir par lui-même.

La thérimancie, c’est :

• l’écoute du monde subtil sans intermédiaire
• la lecture du mouvement invisible, sans texte ni prêtre
• une divination organique, sans support rigide

Les vapeurs réveillent l’instinct médiumnique primaire.
Elles court-circuitent le mental rationnel.
Et ce genre d’accès direct au mystique… est inacceptable pour les systèmes de pouvoir.

Alors on a :

• interdit certaines herbes,
• réduit les feux sacrés à de simples poêles,
• et relégué les femmes « qui voyaient dans la brume » au rang de folles ou de sorcières.

Même si oubliée, la thérimancie peut renaître. Voici une méthode simple mais puissante :

Rituel de base (version domestique)

Préparer une vapeur d’herbes douces :

• camomille, laurier, lavande, armoise (jamais de plantes toxiques)

Placer le récipient dans une pièce sombre, calme, et symboliquement protégée

S’installer au-dessus, les yeux mi-clos, et respirer doucement

Observer la vapeur monter :

• quelles formes apparaissent ?
• vers quelle direction tourne-t-elle ?
• des visages se dessinent-ils ?
• votre corps réagit-il (picotements, chaleur, image mentale soudaine) ?

La réponse ne vient pas sous forme de mot, mais de sensation, de vision fugace, de certitude inexplicable.

• Les sociétés secrètes ont intégré la thérimancie dans certains de leurs rites de passage — mais jamais sous ce nom.
• Des archives alchimiques mentionnent des “lectures d’émanation” au moment de la fusion des métaux — effacées des éditions modernes.
• Certaines anciennes abbayes avaient des pièces baptisées “salles du souffle”, détruites ou transformées.

Et si la brume était le dernier voile entre ce monde et l’autre ?
Et si l’on vous avait appris à vous méfier de la vapeur… parce qu’elle est une porte ?

Il ne s’agit pas de croyance. Il s’agit d’écoute. De perception. D’intuition active.

Ce n’est pas parce que c’est invisible… que ce n’est pas réel.