Pourquoi on dit que les chats noirs portent malheur ?

Excellente question ! Et elle mérite qu’on l’éclaire sous tous ses angles, car accuser les chats noirs de porter malheur, c’est non seulement injuste, mais aussi le fruit d’une longue histoire de peur, de superstition, et de manipulation symbolique.

Dans l’imaginaire collectif occidental, le chat noir est souvent perçu comme un symbole de mauvais présage, de sorcellerie ou de mort imminente. On le relie aux sorcières, aux forces obscures, au diable… mais cette image est-elle juste ? Non. Elle est le produit d’un long glissement de croyances, mêlant peur, religion, et ignorance. Lire notre article sur le pouvoir des chats.

Dans l’Antiquité, pourtant, le chat noir n’était pas mal vu. Au contraire. En Égypte, il était sacré, et les chats noirs étaient considérés comme des protecteurs, des incarnations vivantes de la déesse Bastet. Leur couleur sombre n’était pas associée à la mort, mais au mystère, à la nuit protectrice, au féminin sacré.

C’est au Moyen Âge que tout bascule. Sous l’influence de l’Église, les anciennes croyances païennes sont diabolisées. Les sorcières, souvent des guérisseuses, des sages-femmes, des femmes proches de la nature sont traquées. Et comme beaucoup d’entre elles vivaient avec des chats, notamment noirs, ces animaux deviennent des « compagnons du diable », des familiers démoniaques.

Le noir a toujours représenté le mystère, l’invisible, l’inconnu qui fait peur. Dans les traditions ésotériques, ce n’est pas une couleur négative, mais une couleur de transformation, de passage, de protection psychique. Malheureusement, les peurs religieuses ont associé cette obscurité à la sorcellerie, puis à Satan.

Le chat noir, animal indépendant, silencieux, aux yeux brillants dans l’obscurité, est alors perçu comme une incarnation du mystère qui échappe au contrôle humain. On commence à croire qu’il peut voir les esprits, parler au diable, ou apporter la malchance s’il croise notre route.

Mais en réalité, ce n’est pas le chat noir qui est dangereux… c’est notre peur de ce que nous ne comprenons pas.

Dans le monde spirituel, chaque symbole a son double. Le chat noir est en fait un puissant gardien de l’ombre, un veilleur entre les mondes, capable d’absorber les énergies négatives et de protéger les lieux qu’il habite. Il est extrêmement sensible aux champs vibratoires et agit comme un filtre énergétique, surtout lorsqu’il est respecté et aimé.

De nombreuses traditions ésotériques modernes reconnaissent le chat noir comme un animal totem de protection spirituelle. Il est souvent présent chez les personnes intuitives, sensibles, connectées à l’invisible. Non pas parce qu’il attire le mal… mais parce qu’il le repousse.

L’idée qu’il porte malheur vient d’une inversion symbolique. Ceux qui ont voulu dominer les consciences ont diabolisé les animaux — et les femmes — qui échappaient au système.

Il est triste de constater que les chats noirs sont toujours les moins adoptés en refuge, qu’on les évite dans certains pays, ou qu’on les soupçonne d’apporter la poisse. Pourtant, dans d’autres traditions (au Japon, en Écosse, dans certaines îles celtes), croiser un chat noir est un signe de chance, de prospérité, ou de protection divine.

C’est à nous de rétablir leur image, de les honorer pour ce qu’ils sont vraiment : des créatures puissantes, mystérieuses, protectrices, liées aux forces de la nuit non pas pour blesser, mais pour veiller.

Le chat noir ne porte pas malheur. Il porte la mémoire d’un monde oublié, où la Magie et le sacré ne faisaient qu’un. Et si tu le croises… peut-être est-ce un signe que l’invisible cherche à te parler.