À quand remonte le tout premier horoscope de l’histoire ?

En tant qu’astrologue, je suis souvent émerveillé par l’ancienneté et la profondeur de mon art. L’horoscope, que beaucoup consultent aujourd’hui au quotidien, est en réalité l’héritier d’une tradition millénaire.

Mais savez-vous réellement quand et où est né le tout premier horoscope ? Remontons ensemble aux racines de cette science ancestrale.

Il y a plus de 4 000 ans, dans les riches plaines de la Mésopotamie – l’actuel Irak – les premiers observateurs du ciel levaient déjà les yeux vers les étoiles avec une intuition puissante : le ciel influence la Terre.

Les Sumériens, puis les Babyloniens, ont patiemment consigné des milliers d’observations astronomiques sur des tablettes d’argile.

Cependant, à cette époque, l’astrologie n’était pas individuelle. Il s’agissait plutôt d’astrologie oménique, fondée sur des présages :

« Si Vénus brille avant l’aube, la récolte sera abondante. »
« Si une éclipse se produit, un roi mourra. »

Ces prédictions, collectives, visaient à anticiper les grands événements du royaume : famines, guerres, prospérité ou catastrophes naturelles.

C’est aux alentours de -410 av. J.-C., en Babylonie, que l’on trouve trace du premier horoscope individuel connu. Une tablette d’argile mentionne la naissance d’un enfant et détaille la position des planètes à cet instant précis. Ce document n’est pas seulement astronomique : il contient une interprétation du destin de l’enfant en fonction des astres.

À travers ce geste, un changement radical s’opère : l’astrologie devient personnelle. Elle ne se contente plus de prédire les affaires d’État, elle éclaire désormais la destinée intime de chaque être humain.

À partir du IVᵉ siècle av. J.-C., l’astrologie babylonienne migre vers l’Égypte ptolémaïque, où elle rencontre la pensée grecque. C’est là, à Alexandrie, que l’astrologie va se structurer et se rapprocher de la forme que nous connaissons aujourd’hui.

Les Grecs apportent à l’astrologie leur génie analytique :

• Ils inventent le zodiaque en 12 signes égaux,
• Ils établissent les notions d’ascendant, de maisons astrologiques,
• Et ils relient les planètes à des influences psychologiques spécifiques.

Claude Ptolémée, au IIᵉ siècle, codifie tout cela dans son œuvre magistrale, le Tetrabiblos, qui reste une référence pour les astrologues contemporains.

Aujourd’hui, lorsque nous lisons notre horoscope ou que nous faisons dresser notre thème astral, nous héritons de ces milliers d’années d’observations, de croyances et de réflexions.

Même si les formes modernes se sont démocratisées et popularisées, notamment à travers les journaux, l’essence de l’astrologie demeure : comprendre les résonances secrètes entre le ciel et la vie humaine.

Chaque jour, en tant qu’astrologue, je ressens cette immense gratitude envers les anciens scribes mésopotamiens, les prêtres-étoiles égyptiens, et les philosophes grecs qui, ensemble, ont tissé la trame de cet art merveilleux.

L’horoscope est bien plus qu’une prédiction quotidienne légère : c’est le fruit d’une quête millénaire de sens, un dialogue entre l’infini du ciel et l’intimité de notre existence.