Le terme est une traduction de l’ancien mot anglais désignant la sorcellerie. Mais pour celui qui l’a créé au XXème siècle, Gérald Brousseau Gardner, il signifiait : l’art des sages.
La Wicca est officiellement une branche, d’ailleurs très diversifiée, du néo-paganisme. Mais c’est en fait une philosophie – ou une religion – qui tire ses sources du chamanisme, du druidisme, des mythologies, qu’elles soient nordiques, celtes, égyptiennes ou gréco-romaines, et des guérisseuses d’antan si facilement appelées « sorcières ». Ce lien avec la Magie et avec la nature l’apparente à ce que l’on appelait « l’ancienne religion », qui fut tellement persécutée qu’on pouvait la croire disparue.
Pourtant, la Magie existe toujours et la Wicca n’est pas malfaisante, bien au contraire ! Elle prône la liberté, la tolérance et le partage, ainsi que le respect de notre environnement naturel. Elle reconnaît deux déités : une grande déesse et un dieu cornu (dont les cornes n’ont rien à voir avec les représentations traditionnelles de Satan. Elles évoquent plutôt les ramures des cerfs, symboles de puissance et de beauté).
A la grande déesse correspondent l’eau, la terre, la fertilité, et la lune.
Au dieu, le soleil, le feu, la moisson, la sexualité et l’épée ou la baguette.
Comme dans le Yin et le Yang, les deux ne s’opposent pas mais se complètent en une dualité féconde. Leurs noms varient en fonction des croyances séculaires propres à chaque pays : Isis et Osiris, Odin et Frigg ou même Jésus et Marie…
Les adeptes de la Wicca, ou Wiccans, croient en la réincarnation, à l’influence de nos actions sur la vie à venir (comme dans le concept du Karma) et à la Magie, l’énergie cosmique présente en tout être et en toute chose. Ils se réfèrent au « Livre des Ombres ». Cet ouvrage fut écrit par Gardner qui disait y avoir consigné les « recettes » qui lui avaient réussi. Il fut quelque peu modifié par la suite mais il reste le recueil de l’éthique et des rituels de la Wicca, et il doit théoriquement être recopié à la main par tout nouvel initié. Cependant, à partir de ce support traditionnel, les livres des Ombres peuvent ensuite devenir des œuvres personnelles dans lesquelles chacun apporte les fruits de son expérience.
Point de règles strictes dans la Wicca, tout au plus une initiation qui passe par trois étapes, jusqu’à devenir grand prêtre ou grande prêtresse. Et encore ! Cette hiérarchie n’est pas obligatoire. Point non plus de foules innombrables et endoctrinées. Les communautés de Wiccans, appelées «covens », sont composées de treize membres et se réunissent vingt et une fois par an : au cours des treize nuits de pleine lune et lors des huit sabbats, qui ne sont que des fêtes héritées des calendriers germanique et celtique. Leurs célébrations requièrent la plupart du temps des objets et des inscriptions symboliques tels que l’Athamé (dague rituelle) ou le pentacle, et elles donnent lieu à des incantations et des offrandes de fleurs, d’herbes ou d’eau pure. Parfois, suivant les conseils de Gardner, les participants sont nus ou plutôt « vêtus de ciel » (skyclad). Mais là encore, rien n’est imposé, pas même l’appartenance aux covens. Car la Wicca est le courant spirituel le plus tolérant qui soit. Ce qui explique que ses écoles puissent être aussi nombreuses et différentes. Ce qui explique aussi que les objectifs des Wiccans puissent être très variés et englobés le mysticisme, l’épanouissement personnel, les médecines douces et l’écologie.
Ces aspirations les rapprochent d’ailleurs de la phytothérapie, de la lithothérapie ou du Reiki. En réalité, fuyant le matérialisme contemporain tout comme les règles trop strictes des religions établies, la Wicca est une concrétisation nouvelle, et très ancienne, de notre recherche du Bien, de la liberté, de l’harmonie et de l’élévation de l’âme.
Christine Verdier
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